Dans le passé…

Depuis les indigènes précolombiens, les premiers explorateurs et pirates, jusqu’aux premiers colons ; tous avaient la tortue comme principal produit de consommation, à travers sa viande et ses œufs et même ses carapaces qui étaient également utilisées pour fabriquer des produits complémentaires.

Turtle Bogue ou Boca Tortuga, comme Tortuguero était connu auparavant, a été colonisé au début du XXe siècle, vers les années 20, par des familles afro-caribéennes de Limon et Parismina, ainsi que par quelques migrants venus de
Barra del Colorado et du Nicaragua.

Ces migrations se sont produites pour deux raisons principales :

1. Faire partie du bénéfice économique généré par l’âge d’or mondial de l’exploitation des bois précieux, où Tortuguero et ses vastes forêts offraient beaucoup de bois de haute qualité, comme l’Amandier (Almendro) ou le Cativo, et dont le transport était relativement facile grâce au réseau de canaux.
2. Profiter de l’expansion de la frontière agricole pour établir de nouvelles terres et plantations, notamment de cocotiers et de manguiers.

Le Bogue de la Tortue consistait en quelques familles réparties sur une petite bande de terre et une scierie où l’on transformait tout le bois que l’on retirait des forêts de Tortuguero.

Puis…

Dans les années 50, un événement a changé l’histoire de Turtle Bogue. Un zoologiste de l’Université de Floride, le Dr Archie Carr, s’intéressait au comportement des tortues de mer. Il a donc cherché dans les pays des Caraïbes et d’Amérique centrale le site idéal pour réaliser ses études.

C’est ainsi qu’il est arrivé à Tortuguero, attiré par les rumeurs d’une plage remplie de tortues vertes et de conditions complètement sauvages, fondant la CCC (Caribbean Conservation Corporation). Ses études ont commencé à mettre en évidence l’importance écologique de toute la plaine de Tortuguero, non seulement parce qu’elle est la principale zone de ponte des tortues de mer dans les Caraïbes d’Amérique latine, mais aussi en raison de la complexité des écosystèmes qui l’abritent et des nombreuses espèces qui y vivent.

L’information écologique croissante a rejoint la tendance conservationniste du pays dans les années 70, déclenchant la déclaration du parc national de Tortuguero le 24 septembre 1970, par le décret exécutif 1235-A, publié dans La Gaceta n° 213, qui marque ses limites territoriales et les règles générales régissant sa gestion. Le 3 novembre 1975, par la loi de la République n° 5680, sa création et ses règles de gestion ont été réaffirmées. Depuis la création du PNT, ses limites ont été modifiées à trois reprises par des décrets exécutifs (1980, 1995 et 1998). Son extension est passée de 64.701,45 à 76.937 hectares. Parmi ceux-ci, 50 284 sont marins et 26 653 sont terrestres.

La déclaration en tant que parc national et la renommée des tortues marines ont provoqué au début des années 80 l’arrivée de voyageurs dans la région, qui étaient alors des aventuriers cherchant à explorer de nouveaux horizons. Tortuguero est progressivement devenue une ville vivant des activités touristiques, où très peu de ses habitants mangent des tortues et contribuent plutôt à la conservation des tortues de mer et de leur écosystème.